Quand on voit ce qu'on voit, on préfère les ex...
- Fabienne Guignard
- 3 déc. 2019
- 3 min de lecture

A soixante ans et plus, quand on perd les élections au plus haut niveau, il faut se faire une raison, le retour pourtant souhaité n’est pas réaliste. Ceux qui ont essayé, persuadés que la popularité d’un livre post présidence suffirait à rattraper les votes perdus, s’y sont cassé les dents… Par contre, les jeunes quarantenaires sont au faîte de leur gloire renouvelable. Ils ont l’énergie pour rebondir, le cerveau qui fonctionne à 200 à l’heure. Bref, ils sont plein de ressorts et comme ils ne sont plus aux affaires, ils passent de bonnes nuits. Ils dorment quoi… Et c’est indispensable pour régénérer les petites cellules grises.
Il y a tout d’abord Matteo premier, en Italie, qui a quitté le parti démocrate lorsqu’il a compris qu’il avait trop d’ennemis à l’interne. Le roi est mort, vive le roi et ce n’est pas lui. Mais son successeur n’a visiblement pas son aura, car personne ne sait qui sait... Alors pour redevenir le leader, rien de mieux que de créer sa propre structure politique. Le voilà depuis le début de l’été, le père fondateur de "Italiaviva", un parti nouveau, démocrate libéral où l’on rejoint un bon nombre de députés et sénateurs de son ancien mouvement. Il n’est donc pas seul pour la reconquête du pouvoir… Il appuie bien sûr le gouvernement du très charmant Giuseppe avec comme objectif bien sûr de lui piquer sa place…Tout ragaillardi, il se remet donc en piste pour redorer sa popularité perdue et retrouver l’amour des belles Italiennes qui ont, je le pense, un petit faible pour le beau Giuseppe, comme moi…
Matteo tweete à qui mieux mieux, petites phrases assassines envers ses adversaires, Matteo bis en tête. Des photos décontractées, son argument choc, jeans, chemise ouverte, polo sur les épaules, sport chic quoi. Il se lâche… L’Italien séducteur dans toute sa splendeur…Il a bonne mine.

Il y a aussi Alexis à Athènes. Avec 32% des suffrages à une élection à un tour, on n’est pas fini… Il n’a pas perdu de son impétuosité ni de son charisme… Il redevient ce jeune tribun au verbe percutant et à la sympathie contagieuse. Il part à la reconquête de son peuple et comme toujours harangue les foules nombreuses et chaleureuses sur les places des villages grecs. Il y a du monde, beaucoup de monde et tous veulent l’embrasser et pas seulement les jeunes femmes… Les vieilles dames aussi… Ca veut tout dire… Le désamour, c’est du passé. Le peuple recommence à l’aimer…Il est heureux et cela se voit… Il est toujours aussi mimi mon Alexis…
Et comme Matteo, il se requinque mentalement et physiquement. Finis les "aller et retour" pour Bruxelles à se faire enguirlander par tous ceux qui se faisaient un malin plaisir à lui faire du mal… Des méchants dont certains sont aujourd’hui en mauvaise posture ou pas réélus. Bien fait. Maintenant il agit à sa guise, le cœur léger, le pas alerte. Et lorsqu’il va manger une morce à l’Acropole avec Pierre Moscovici ou Donald Tusk (qui sont dorénavant des « has been » définitifs), il a certainement une petite once de revanche dans les yeux… Lui qui a été tant humilié par l’UE et le FMI peut se dire que lui n’est pas encore en fin de course…
Et lorsque le célèbre économiste français Jean-Marc Daniel, très libéral, dit sur un plateau de télé que « ce n'est pas Mario Draghi qui a sauvé l'Euro pendant la crise mais bien Alexis Tsipras qui s'est lui comporté comme un véritable homme d’Etat », je ne peux que gonfler le torse. J’avais raison d’en faire mon chouchou préféré. Mais qu’un économiste français de renom, tout sauf un gauchiste, le reconnaisse, j’en étais bouche bée de plaisir…
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