Le régime "bananes" d'Emmanuel

FRIVOLITES ESSENTIELLES : CHRONIQUE HUMORISTIQUE SUR LES GRANDS DE CE MONDE. Depuis une quinzaine d’années, je me moque régulièrement des présidents de la République française. Mais pas seulement. De gauche comme de droite. De Jacques, coureur de jupons et fan de sumo, et sa Bernadette et son petit sac Channel. De Nicolas qui bougeait tout le temps et dans tous les sens, qui nous donnait le tournis. Quelle idée de courir en cuissettes dès le lendemain de son élection devant la presse convoquée pour relater sa puissance physique… Et puis son divorce rocambolesque, puis son remariage avec une star du mannequinat devenue chanteuse. Toujours pas de bilan de son quinquennat dans son parti. Nico intouchable mais finalement viré par ses propres troupes. La cause est entendue…

Et puis, il y a eu François, dont les mésaventures resteront dans les annales à tout jamais. Distrait, ahuri, indécis, toujours dans l’expectative de quelque chose qui ne vient pas, à l’humour éprouvé mais parfois contre-productif. Impossible d’oublier ses « Sans dents ». Et surtout la pluie… La fameuse pluie, sa plus fidèle compagne, symbole récurrent durant cinq ans de son mandat. Qu’il a été gaussé notre François. De ses virées en scooter chez Julie, par son ex compagne dans son livre « merci pour ce moment » ou par des journalistes d’investigation du « Monde » qui l’ont fait tombé définitivement dans leur ouvrage «un président ne devrait pas dire ça». Un titre à lui seul couperet mortel. Des confidences de toute sorte y compris « secret défense ». Ou oser mettre la fonction « Haut-parleur » lors d’une discussion avec le premier ministre grec, en pleine crise. Le voilà ni très respectueux ni même malin...

Mais, maintenant, les choses vont changer. Il y a EMMANUEL. Alors là, en quelques semaines, silence présidentiel, que des images... Mais chapeau bas jeune homme. La classe retrouvée. La France a son nouveau Bonaparte, mieux que de Gaulle, Jupitérien, élégant et cultivé (bon goût, il adore le Rouge et le Noir, comme moi... ). Solide et charmeur. On n’y croit à peine. Alors oui, je ne sais pas pourquoi mais je vais parler souvent en bien du nouveau président français. Ca va vous changer. Quelle audace ! Choisir un premier ministre de droite et offrir Bercy à deux ministres de la droite aussi, quelle intelligence ! Edouard (Philippe) de facto entre aussi dans mes frivolités comme Bruno (Le Maire) d’ailleurs. Un de mes chouchous d’avant. Il le reste définitivement.

Pas d’angélisme pourtant. La vie ne sera pas un long fleuve tranquille pour Emmanuel. Le succès écrasant laisse bien des victimes sur le côté de la route. Alors beaucoup feront tout pour lui mettre des peaux de bananes sur sa route, sauf que lui adore les bananes j’en suis sûr, qu’il sait en tirer profit, et les dévore à pleines dents et à toutes les sauces, qu’il en mange certainement tous les matins dans son bol de céréales ou, en dessert, flambées. «Peaux de bananes, je vous attends de pied ferme. Même pas peur… ». Attention au retour de manivelles à ceux qui l’auront attaqué. Il sera impitoyable, sans état d’âme… Bref, mieux vaut ne pas être dans son collimateur.

Quelle sonnée ils ont tous pris ! Les voilà groggy … A gauche comme à droite. Ils n’ont pas encore compris le nouveau logiciel. Pire ils ne semblent pas savoir qu’il y en a un. Emmanuel a tout transgressé jusqu’à son mariage atypique. Et sa femme, Brigitte, j’adore… Et dire qu’il y a des « imbéciles » qui s’en moquent. De Silvio Berlusconi à Marine Le Pen. On n’est pas surpris…

Alors mes amis, il y a enfin quelqu’un qui aura la tenue nécessaire face à Angela, Vladimir, Jinping ou Donald. Et pour l’Europe, c’est une très bonne nouvelle. Elle l’adore déjà ce nouveau président. Il va en profiter avant que les vrais ennuis n’arrivent… Et il est surtout francophone. Avec un français « high level ». Il est donc forcément un peu de chez nous. On serait presque fiers… Faut dire qu’il a de la culture Emmanuel Macron. Helléniste pure souche, l’esprit forgé chez les jésuites… Il aime la Grèce. Ouf. Pour de vrai, pour ce qu’elle représente. Pareil pour Bruno. Ils ont décidément bien des atouts ces nouveaux dirigeants… Je ne suis pas objective ? Non. Et bien tant pis.

Article adapté, paru dans TRIBUNe, juin 2017