La femme est l'égale de l'homme ... Tu tombes...
- Fabienne Guignard
- 5 déc. 2016
- 3 min de lecture

FRIVOLITES ESSENTIELLES - Je me souviens d’un 8 mars 1991 où il était fondamental pour toute femme moderne qui se respectait d’arborer visiblement
la couleur fuchsia, étendard symbolique de la manifestation mondiale de la Journée de la femme. Le fuchsia devenait ainsi la couleur de tous les JT, de toutes les Une de journaux. Mieux: de l’esprit libre.
Ce jour-là, je portais une une tunique pantalon fuchsia. Et un chapeau Panama assorti... Faut ce qu'il faut... Toutes les Lausannoises se retrouvèrent en ville juste pour le plaisir de se compter. Et nous étions nombreuses… Et vous, ou étiez-vous? Que portiez-vous? Je suis sûre que vous vous en souvenez. Il fallait occuper l’espace et donner à la femme une place reconnue, égale à celle de l’homme. Cette phrase de Simone de Beauvoir dans le « Deuxième sexe » prenait alors tout son sens:
« Les hommes sont fiers d’être des hommes parce
qu’ils peuvent faire pipi debout »
Se comparant dès leur plus jeune âge à leurs atouts masculins, laissant les filles dans un manque d’organe de puissance et dans l’impossibilité de se comparer à eux tant le vide était visible. Comme si faire pipi debout était une chance. Toutes les femmes savent que c’est bien la pire des choses dans la vie commune en couple, source de disputes permanentes. Les hommes doivent apprendre à faire pipi proprement. Ce qui semble très difficile.
Aujourd’hui, les féministes des temps modernes se mettent seins nus dans les églises russes alors que les femmes se rhabillent dans les piscines publiques. Le topless n’est plus à la mode. Il n’y a que les femmes d’âge mûr qui l’arborent encore. Et encore se cachent-elles... La piscine, c’était le lieu le plus osé de la planète, cet endroit qui permettait au nom de la cause de la femme toutes les libertés. Le sein nu se veut aujourd’hui provoquant alors qu’il allait de soi ou presque.
Même Angela Merkel était une adepte du naturisme ...
Alors rebellons-nous. Egale ne veut pas dire moche ou insipide.
Je ne me sens pas moins égale de l’homme quand il me laisse son siège dans le métro… Mieux, j’adore…
Battons-nous pour le droit de porter des talons pour aller faire nos courses même si nous ne sommes guère aidées par les pavés et les rues en pente de nos cités. Ces pavés où les trous sont plus nombreux que les places de parc. Cette abomination qui interdit à la femme d’être élégante. Pire, qui la met en situation de faiblesse… Celle qui nous fait régulièrement rester bloquées, le talon coincé entre deux pierres, impossible à ressortir, nous forçant ainsi à gérer régulièrement le sens du ridicule.
Me voilà, je l’avoue, depuis longtemps
docteur ès gestion du ridicule
Sans compter que mon cordonnier m’adore. Je dois être une de ses clientes préférées et des plus fidèles. Forcément. Et pour dix francs (je sais il n’est pas cher…), me revoilà d’aplomb.
Mais il faut que cette humiliation cesse. J’implore donc les autorités d’investir dans la restauration des pavés de nos villes, quelques centaines de kilos de ciment sur le long terme pour galber nos mollets, car à toujours marcher à plat, nos jambes s’épaississent, nos chevilles ne s’affinent pas et nos pieds s’élargissent. Et pour le moral des troupes, ce n’est pas bien.
En ces temps de crise ambiante, un peu de glamour remettrait du baume au cœur, l’esprit d’initiative à nos mâles souvent raplapla par leur stress au quotidien. Et si j’ai l’impression bien réelle de participer à l’économie de ma région et des cordonniers en particulier, il n’en demeure pas moins qu’il me faut du courage pour persister à porter mes Louboutins… Mais c’est si magnifique. Et avec elles, je me sens vraiment l’égale de l’homme car plus grande, ce qui est un début...
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