Faut pas nous énerver ...
- Fabienne Guignard
- 6 oct. 2016
- 3 min de lecture

CHRONIQUE POLITIQUE HUMORISTIQUE, UN BRIN COQUINE. On dit des Suisses qu’ils savent compter leurs sous et ceux des autres, mieux qu’ils savent les faire fructifier sans trop d’état d’âme, qu’il leur arrive toujours de gagner des courses de ski et des matches de tennis, d’envoyer des objets volants, identifiés, faire le tour du monde mais dans l’incapacité de renouveler leur flotte de chasse.
"Du vintage à l'armée suisse.
On adore les camions.
On les prend vieux et on les rénove"
En Suisse, on préfère les camions… On les prend vieux et on les rénove… Du vintage à l’armée suisse quoi… La dernière idée de Guy. On dit aussi des Suisses qu’ils comptent dans le top 4 des villes les plus chères au monde, qu’on aime la précision, les petites pièces et les petites mains pour rassembler les petites pièces et les trains qui arrivent toujours à l’heure. Que chez nous tout est tranquille, raison pour laquelle les grands mafieux achètent des résidences pour se reposer la moindre, se "réquinquer" pour établir leur stratégie business, que des milliardaires senior viennent se la couler douce pour leurs vieux jours. Avec cette réputation internationale de sérieux, voire de gardien des secrets, et pas seulement d’alcôves, le Suisse n’est pas considéré comme le plus marrant des hôtes. Et bien oui, on n’est pas très marrant en général, surtout de l’autre côté de la Sarine… Mais quand on s’amuse, on s’amuse à fond, avec sérieux.
Nos fêtes sont éblouissantes de luxe non ostentatoire, nos festivals de grande renommée. On est efficace, compétitif, innovant et bien organisé. Mais pas tant marrant… La preuve que nos problèmes d’image sont finalement insignifiants face à ceux de nos voisins.
"Pouvez-vous imaginer Donald Trump
Candidat au Conseil fédéral ?
Pouvez-vous imaginer un Donald Trump candidat au Conseil fédéral ? Déjà personne en Suisse ne l’aurait appelé Donald. Vous imaginez les quolibets qu’il a dû avoir à l’école le pauvre garçon. C’est comme le président du Conseil européen, Donald Tusk. Et lui, c’est pire, c’était en Pologne. Mais quand on débute si mal dans la vie, on ne sait pas jusqu’où ça peut aller…
Les Américains sont de grands enfants, ils aiment les super héros... Mais les amis, stop. C’est pour de vrai. Il pourra peser sur le bouton atomique Donald. Faudra pas l’énerver. Bon au pire, l’armée pourra toujours l’éjecter et le mettre à Guantanamo.
Et en France, il y a Flamby qui croit encore en son destin. Manuel qui a peur de se faire piquer la place. Emmanuel qui essaie de les dribbler tous les deux. Nico qui joue du muscle entre deux affaires judiciaires, Juppé qui se la joue tranquille, Fillon qui s'énerve de toujours être à la traîne.
Les pauvres qui croient tous encore que la France fait peur à quelqu’un. Ils ont l’arme atomique mais plus d’argent pour larguer la bombe ni même la charger… Et pourtant le pays vient de reconquérir la cinquième place des puissances économiques mondiales détrônant la Grande-Bretagne d'un pouce. Comment ont-ils fait ?
Mais on les aime bien les Français, on va visiter leurs maisons d’hôtes, on déguste leurs bons petits plats, on s’arrête pour boire un café sur une terrasse à Paris ou ailleurs en espérant que personne ne nous tirera dessus. C’est un beau pays. Mais le nôtre aussi a ses mérites. Moins glamour, moins flamboyant. On n’a pas la bombe atomique mais on a plein de serveurs avec toutes les données du monde. Vous imaginez si on faisait tout sauter. Mais nous, on est gentil, on ne le fera jamais sauf si… Faut pas nous énerver. Parce que si on s’énerve, nous les Suisses, ça peut faire mal… On pourrait hausser le ton. Voilà…
(Article paru dans TRIBUNe)
Comments