Chaud chaud mais si grisant...
- Fabienne Guignard
- 5 oct. 2016
- 3 min de lecture

En fait en politique, si vous voulez être peinard… il faut changer de métier. Vite fait. Car c’est le pire job que l’on puisse trouver question « enquiquinements » pour ne pas employer un terme plus explicite…
Quand vous êtes un élu, à un haut niveau s’entend, pour peu que votre démocratie soit fragile, votre vie peut vite se transformer en enfer… Les feux des projecteurs qui font de vous quelqu’un d’important, pour le moins un temps, vont très vite brûler vos ailes et avec elles vos ambitions. Et là, c’est terrible. Vous voilà au centre des critiques. Tous azimuts. Un pas de travers et c’est la chute, la traversée du désert. Heureusement il reste et c’est fondamental pour tenir le coup tous les attributs du pouvoir : les honneurs, les invitations à déjeuner, dîner, les voitures avec chauffeur, les gardes du corps, les descentes d’avion majestueuses avec tapis rouge, les réceptions officielles, les rencontres internationales. Une vie de star quoi… Paparazzi et couvertures de Match compris. La vie de Leo mais sans les mannequins, quoique… Sans oublier, et c’est primordial, les livres d’histoire qui feront mention de votre signature sur des traités d’importance. Quelle fierté ! Et toutes les photos de vous en compagnie des plus grands de ce monde qui seront exposées à vie sur la commode du salon. La gloire…
Un sacré cérémonial qui met beaucoup de baume au cœur quand tout va mal mais qui n’enlève rien à la triste situation que vous avez de la peine à dormir, qu’il n’y a jamais de répit pour éviter les croche-pieds de vos amis et ceux de vos adversaires. Que votre cerveau ne s’arrête jamais de fonctionner, que les vacances n’existent pas et les sorties romantiques inexistantes ou à haut risque. Le jeu du pouvoir est une partie d’échec, ou de poker, qui ne s’arrête jamais. Une descente en apnée parmi les requins fort nombreux. Vos copains… Mais quelle adrénaline !
"Le jeu du pouvoir est une parie d'échec
ou de pocker, qui ne s'arrête jamais.
Une descente en apnée parmi les requins...
Mais quelle adrénaline !"
Et ceux qui se retrouvent au bord du précipice font soit de la représentation ou font le mort un temps. Barak, en intellectuel averti plus qu’en homme d’actions, s’est réfugié ces derniers mois dans ses discours humanistes. Le roi François vit dans les dorures de son mausolée élyséen. Le voilà grisé par les discours de circonstances jamais suivis d’actions concrètes ou électoralistes…Tout lui quoi.
Alexis n’est plus l’enfant chéri du peuple grec. Pour rester dans le coup, il fait des relations publiques. Tout le gratin mondial passe par Athènes « The place to be »… Cela en agace plus d’un en Europe. Un premier ministre d’un pays sans souveraineté et pauvre qui fait autant parler de lui, quel talent tout de même, même Ban Ki-Moon est surpris…
"Tout le gratin mondial passe par Athènes : The Place to be"
Junker, à bout de souffle, a pris récemment un sacré coup de vieux. Les méchantes langues disent qu’il boit… L’Europe lui échappe. Dilma a perdu le droit d’aller au bout de son mandat. Timer est hué aux JO. Angela voit sa popularité mise à mal. L’extrême droite allemande est de retour. Rajoy est toujours PM par intérim. Et Renzi voit son référendum constitutionnel bien mal parti. Et la fin pour lui… La vie est dure mais ils s’accrochent. L’enfer grisant. Le diable a ses adeptes…
Ils auraient tous besoin d’être un peu « chouchoutés »nos leaders en perdition. Des petits massages des pieds tous les soirs, des pierres chaudes sur le dos toutes les semaines, des petits repas aux chandelles sur une musique de jazz envoutante de Caro Emerald ou Diana Krall tous les mois… Mais attention pour être efficace, il ne faut pas se disperser. A chacun son chouchou. Le mien, pas touche, c’est Alexis. Je vous laisse les moches…
(Article paru dans TRIBUNe)
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