L'apprenti, ce bijou...

Il y a les apprentis sorciers et il y a les apprentis tout court. Ceux qui font que notre économie helvétique mérite son label de qualité. Ces apprentis qui de tout temps se forment aussi bien sur les bancs de l’école que dans une entreprise de leur choix, en atelier, dans une banque, un office du tourisme, sur le terrain à construire nos maisons, réparer nos sanitaires et préparer nos repas...

Bref la palette de formation est large et le succès assuré. A un tel point d’ailleurs qu’un CFC en poche, tout apprenti trouve très vite une place de travail. Mais ils sont en diminution chaque année davantage sans que cela soit dramatique mais tout de même la tendance est là.

Cette formation duale (pour l’étranger) que nous appelons simplement apprentissage, intéresse de nombreux pays, Etats-Unis en tête et tout particulièrement de nombreux pays d’Afrique francophone qui ont besoin pour leur développement économique de main d’œuvre qualifiée.

Cette formation tant vantée à l’extérieure serait-elle en train de devenir l’enfant pauvre de l’éducation en Suisse ? On pourrait le croire et c’est fort regrettable. Une situation qu’il s’agit rapidement de rectifier. Tous les métiers ne nécessitent pas une formation supérieure. C’est donc les mentalités qu’il faut changer et arrêter de favoriser systématiquement le tout aux "grandes études". Il faut des ponts pour changer de carrière au fil du temps bien sûr. Des filières pour progresser dans son métier ou en apprendre un nouveau. Une formation pratique est donc un bon moyen de s’adapter aux changements. Mais les filières ne suffisent pas, encore faut-il assurer à ceux qui choisissent l’apprentissage de pouvoir compter sur une progression sensible de leur rémunération avec l’expérience. Il y a beaucoup à faire pour rétablir aux yeux de tous la valeur de ces formations pratiques qui, avec de l’ambition et le goût du risque, ouvre les bras à l’entrepreneuriat. Les patrons de petits commerces ne sont-ils pas la plupart du temps des anciens apprentis ?