Cri du coeur pour la femme qui le vaut bien...
- Fabienne Guignard
- 9 oct. 2019
- 3 min de lecture

Il fallait bien un moment féministe à l’heure de la journée de la femme justement ou tout a été dit pour se donner bonne conscience et ceci pour la 42ème année consécutive. Eh oui déjà.
Voilà donc mon coup de cœur pour la femme, un chapeau bas pour ses actions, son courage au quotidien. Le courage d’enfanter d’abord, d’éduquer ensuite, prête à tous les sacrifices de la mère qui met sa progéniture à la première place. Prête à moins travailler pour s’occuper de sa famille, prête à moins réussir professionnellement pour la bonne cause de Dame nature… Mais est-ce bien juste que ce choix ? Bien sûr que non. Alors pourquoi la charger ainsi en moqueries déplacées, en stéréotypes primaires, en bâtons dans les roues mesquins alors qu’on devrait lui dire merci ?
Je me souviens avec effarement d’un député français qui avait lancé un "A poil" à la Ministre du logement écologiste, Cécile Duflot, alors qu’elle prenait le micro dans l’hémicycle pour répondre à une interpellation, arborant une jolie robe à fleurs blanches et bleues… Des rires dans la salle pour conforter l’imbécile heureux, représentant de l’élite politique française. En l’occurrence, il devait être de droite ce jour-là. Quelques rires jaunes aussi, heureusement… Un bref rappel à l’ordre du président. Et puis, "circulez, il n'y a a rien à voir". Ce genre de propos était si fréquent qu’il en paraissait banal… Un coup à gauche, un coup à droite…
Retournons la situation : Imaginez un instant une députée grecque, espagnole d’opposition, anciennes ministres ou mieux Angela Merkel et Theresa May criant ce même "A poil" à Alexis Tsipras ou Pedro Sanchez en plein Conseil européen ou durant une séance de leur parlement respectif, devant la presse prête à relayer l’info forcément croustillante.
Malgré leur confiance en eux habituelle, je les imagine pourtant bien volontiers pris de court. En effet que répondre à cela ? Car dans l’inconscient collectif, en un quart de seconde, tout le monde les as imaginés nus comme un vers… Se sentiraient-ils flattés, amusés ou seulement très mal à l’aise voire un peu piteux ? Mais bon, c’est de la science-fiction, elles ne le feront jamais… Les beaux mâles au pouvoir ont donc tout le temps de peaufiner leur réponse à une interpellation qui ne viendra jamais. Dans les insultes dénigrantes donc forcément sexistes, celles qui font mal car intimes, il n’y a décidément pas d’égalité. La femme perd à tous les coups…
Mais attention « Metoo » a passé par là. On ne peut plus faire n’importe quoi. L’élu à la main baladeuse, le propos grivois dans un ascenseur du parlement, les regards mal placés, c’est fini. La testostérone doit désormais être intelligente et respectueuse. Pas si simple. Souvenez-vous de DSK et sa descente aux enfers malgré un Qi très élevé. Des DSK, on en trouvait partout. Plus ou moins flamboyants, souvent minables… Ils sont encore là mais ils se cachent, à l’affût d’un regain de notoriété bien illusoire… Car on n’aime plus ces passés de mode, ringards. Surtout qu’ils peuvent finir en prison. Enfin pas vraiment. La justice est clémente avec ces pauvres êtres qui ne savent résister à la tentation... En général du sursis et à nouveau "circulez, il n'y a rien à voir". Et bien non, ce n’est pas juste. Nom d’une pipe, la femme est l’égale de l’homme tout de même. Mince, c’est pas prouvé…
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