Démocratie directe : les vertus de la lenteur...

Le World Economic Forum (WEF) de Davos rythme le début de chaque nouvelle année. Comme les bonnes résolutions. Au fil du temps, les chefs d’Etat en font le rendez-vous incontournable de la politique et de l’économie mondiale. Tous les nouveaux présidents veulent y faire leur entrée internationale, comme le brésilien Jair Bolsonaro. Mais la politique interne les rattrape souvent : Trois dirigeants d’importance se sont désistés au dernier moment.

Donald Trump, tout d’abord, qui se voit cloîtré à Washington par un shutdown historiquement long pour ne pas accepter un des principes de base en démocratie : la recherche de consensus. Il joue encore, à l’échelle de la planète, à son émission de téléréalité où il tous ceux qui ne lui convenaient pas…

Emmanuel Macron qui serait malvenu de faire un show sur la mondialisation et les premiers de cordée en période de cordée, empêtré qu’il est dans un grand débat national auquel son peuple n’est pas habitué.

Et Theresa May, qui doit assumer un Brexit provoqué par son prédécesseur, pour de mauvaises raisons (exclusivement électoralistes), avec un calendrier et un timing qui ne laissaient pas le temps à la réflexion. Tout et n’importe quoi a été dit. Et l’Union européenne qui montre, elle aussi, quelques difficultés à mettre en application la volonté du peuple : la sortie sera dure. Il faut bien punir les Anglais… On parle ainsi beaucoup de référendum en Europe. Mais faut-il encore savoir de quoi l’on parle.

La démocratie directe demande du temps. On ne lance pas un référendum comme le Brexit en trois mois. Abruptement. Une information crédible est indispensable, pour éviter les fake news de départ, il y en a toujours, Les faits doivent être analysés, discutés, contredits. Ensuite le débat a lieu et le peuple est ainsi informé correctement. Il a les moyens dans la durée de peaufiner son opinion. On se gausse souvent à l’étranger de la lenteur suisse. Eh bien oui, en démocratie directe, c’est la clé du succès… Et si nos voisins essayaient…

EDITO paru dans TRIBUNe de janvier 2019