L'Europe prise au piège
- Fabienne Guignard
- 28 mai 2018
- 2 min de lecture

En à peine plus d’une année, le président américain aura remué les cartes du monde. On s’attend au pire car l’Europe est manifestement au centre de ses attaques. La voilà prise au piège.
La Chine, ennemi juré de Washington, vient de conclure après une semaine de négociations intenses un accord précisant que les deux grandes puissances ne se feront pas de guerre commerciale. Et mieux, ou pire, la Chine s’engage à acheter beaucoup plus de produits américains notamment agricoles, une manière de combler le déficit commercial entre les deux pays actuellement en défaveur des States. La force de frappe judiciaire américaine, qui utilise sa monnaie comme moyen de rétorsion, peut faire du tort même à son concurrent économique asiatique, qui est son plus gros créancier, donc, et c’est sa faiblesse, propriétaire de la plus grande réserve de dollars.
La justice américaine est ainsi un outil très efficace pour mener avec succès la politique protectionniste du nouveau locataire de la Maison Blanche. L’Europe réalise, avec stupeur, que son adversaire est désormais celui dont elle dépend le plus.
L’extraterritorialité du droit US est utilisée pour mettre à bas les concurrents commerciaux des Etats-Unis et favoriser son emprise hégémonique. Que faire pour la contrer ? L’UE vient de décider de remettre en place le système de « blocage » des sanctions américaines, semblable à celui de Cuba en son temps, mais sans garantie de succès. La hausse des taxes de douane sur l’acier et l’aluminium fin mai, si aucune exemption n’est acceptée par l’administration américaine, est une autre épine dans le pied que nous inflige Donald Trump.
La Suisse est en bonne place également dans le collimateur américain. Voilà les entreprises pharmaceutiques accusées de ne pas favoriser les génériques augmentant ainsi les prix déjà excessifs des médicaments. Mais notre pays n’est pas dans l’UE, c’est donc seul qu’il doit affronter le tsunami Trump avec une diplomatie active et son habitude des négociations bilatérales. Affaire à suivre. .
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