Mystères de la nouvelle finance

Pas un jour sans que l’on ne parle des valeurs boursières, des monnaies qui chutent, qui remontent au gré des bonnes ou mauvaises nouvelles de la croissance du PIB, du taux de chômage, des dettes souveraines, d’événements géopolitiques inquiétants et même d’un tweet du Président des Etats-Unis. La santé du monde se retrouve ainsi quotidiennement sous les feux des projecteurs, analysée, à l’instar des hypocondriaques à l’affût d’un petit bouton qui fait mal, se réjouissant rarement d’aller bien.

La peur du prochain krach est dans tous les esprits, les bulles spéculatives sur toutes les lèvres. L’arrivée des crypto-monnaies suscite l’intérêt du public malgré toutes ses inconnues. Certains s’y précipitent le cœur léger. Mais quand la finance s’emballe, rien ni personne ne peut prédire de son résultat. La mondialisation de la finance, sa volatilité affecte tous les continents à la fois. La finance, c’est aussi le renforcement des très grands groupes du digital dont on dit, à juste titre, qu’ils sont plus forts que des Etats, les fameux GAFA et leurs équivalent asiatiques qui sont tout aussi puissants. L’économie réelle contre l’économie virtuelle ? Le constat n’est pas nouveau mais de plus en plus d’actualité.

Pourquoi informer en permanence sur la « valeur » du monde ? Pourquoi ouvrir les bourses aussi longtemps chaque jour ? Deux heures quotidiennes ne suffiraient-elle pas ? Pourquoi ne pas taxer les opérations boursières pour alimenter les caisses des Etats ? Vue l’ampleur des transactions financières, la fameuse taxe Tobin n’est plus si taboue aujourd’hui. Ce sont des questions légitimes que de nombreux spécialistes se posent aujourd’hui mais sans réponses définitives. La finance touche tout le monde, le citoyen-investisseur, le citoyen-actionnaire, le citoyen-emprunteur, le citoyen-contribuable et le citoyen-bénéficiaires de prestations de l’Etat. Tout ce petit monde interdépendant joue à l’équilibriste. Le jeu est tentant, grisant, stimulant mais aussi dangereux. Il suffit d’une fois…