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TF1, M6, les nouveaux organes de presse de Suisse romande ?

  • Fabienne Guignard
  • 19 févr. 2018
  • 3 min de lecture

NON à L'INITIATIVE "NO BILLAG" AU NOM DE LA DEMOCRATIE ET DE LA COHESION SOCIALE.

Le dernier sondage vient de tomber. Les Suisses refuseraient à une large majorité et partout dans le pays, l’initiative «No Bilag ». Les sondages ne sont bien sûr que des sondages et rien n’est jamais joué. Mais c’est un bon signe.

On pouvait se réjouir d’une proposition à ne plus payer une taxe. Personne n’aime les taxes. Mais la réalité n’est pas si simple. La disparition des médias de service public et des télés/radios locales, qui bénéficient par ricochet des montants obtenus par la redevance, met en danger le bon fonctionnement de la démocratie. Ah tout de suite les grands mots diront nos adversaires… Pas du tout. Dans un pays où le peuple est appelé 4 fois l’an à s’exprimer sur des sujets de votations les plus divers, qui assurera l’impartialité des débats ? Où pourra-t-il juger des arguments des uns ou des autres sans propagande et avec sérieux sur les enjeux politiques à venir? Pour faire du peuple suisse un peuple éclairé. Rien que pour ce motif de sauvegarde démocratique, la raison de refuser cette initiative trouverait à mes yeux sa seule justification. Mais il y en a d’autres.

Parlons du prix de la redevance. Trop élévé ? Surtout que la dernière loi en la matière a d’ores et déjà prévu une baisse. Pour les initiants, il s’agit de laisser la place à un média privé, un petit Canal+, où l’on ne paierait que ce que l’on consomme. Faut-il déjà trouver des investisseurs privés pour tenter cette expérience sur un territoire si exigu d’autant plus qu’on y parle trois langues au moins. Un pays sans media publics semble invraisemblable (les rares qui s’y sont essayés en sont revenus). TFI, M6, les nouveaux organes de presse en Suisse romande ? Et ceux qui aiment à suivre le Tour de Suisse, de Romandie, les matchs de foot, l’automobilisme, ceux qui veulent se tenir informer de la vie culturelle régionale, écouter les concerts de Paléo, Montreux ou Cully, suivre les émissions de consommateurs, de politique locale, prendre du plaisir à visionner des séries télé ou autres films, que feront-ils ? Ils devront, à supposer que de telles chaînes le proposent, payer un abonnement pour chaque secteur (rentabilité oblige) : cinématographique, politique, sportif, culturel, jeux, etc ? Et celui qui veut une information globale paiera tous les abonnements à la fois ? Vus les coûts de production extrêmement élevés, les abonnements seront chers, mensuels. Bien plus cher que la redevance annuelle d’aujourd’hui. Voter « No Billag », c’est accepter de payer davantage pour moins de prestations, tout simplement. Ou pire, de ne plus rien voir du tout de suisse.

Pour compenser la disparition des médias publics audiovisuels romands, pas de possibilités, selon l’initiative, de les financier par des subventions aux futurs repreneurs. Ni par le biais de l’impôt non plus. Une télévision où il y aura plus de publicités que d’émissions. La presse étrangère s’empressera de combler un vide commercial. Pour un temps. On aura tout gagné…

Sans compter l’impact économique. La redevance, c’est 13'000 emplois en Suisse (60 radios), 4'000 en Suisse romande (19 entités). Près de 3'000 entreprises sont en relations commerciales avec la RTS. Mort annoncée de la production audiovisuelle suisse. Et surtout accepter « no Billag », c’est accepter une Suisse à deux vitesses car elle met à mal la cohésion sociale du pays. Le peuple suisse saura une fois de plus mettre l’intérêt général avant l’intérêt personnel. Pour s’en assurer, votons NON le 4 mars prochain.

Article paru dans TRIBUNe, janvier 2018

 
 
 

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