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L'école de 7 à 77 ans ? Une clé pour affronter l'avenir

  • Fabienne Guignard
  • 19 févr. 2018
  • 5 min de lecture

FORMATION DE L'AVENIR : INNOVATION, EFFICACITE ET ADAPTATION

"Pour rester maître de son destin, un mot-clé : la formation professionnelle. La mission de l'Etat : préparer ses citoyens aux bouleversements technologiques, économiques et sociaux. Pour garantir le succès, la formation du futur sera obligatoirement une mécanique de précision.

Dans TRIBUNe d’octobre 2013 déjà, nous abordions le sujet oh combien d’actualité aujourd’hui des nouveaux métiers et des défis qui en découlent notamment dans l’organisation du travail, la mise en place d’une formation adaptée à ces nouveaux enjeux. On parlait de trois domaines phares dans lesquelles s’inscrirait cette évolution : La gestion des données, les jobs dits verts, sous toutes leurs formes, et les prestations de services à la personne. On ne parlait pas encore dans le grand public comme dans le monde politique, ou si peu, de la robotisation, de digitalisation et ses effets si controversés.

En quelques années, les choses ont évolué à une vitesse grand V. Y compris dans les médias qui aujourd’hui s’en font l’écho quotidiennement. La digitalisation des activités de la vie courante et professionnelle par l’éclosion multilatérale de l’intelligence artificielle force les pouvoirs publics à revoir leur modèle de société. Les robots sont partout, plus ou moins connectés, mais toujours dirigés par l’homme dans sa conception d’abord et son utilisation pratique ensuite. On parle de statut juridique du robot pour répondre à certains risques bien réels en matière de responsabilité. Alors bien évidemment, les questions morales, économiques, politiquent s’élèvent, - heureusement d’ailleurs – pour éviter de tomber sans réflexion dans le précipice.

"Nous voilà de plein fouet entrés dans la

quatrième révolution industrielle"

Mais à l’heure de bouleversements si importants sur la vie humaine, ses impacts sociaux, économiques et éthiques, il est fondamental de s’adapter rapidement à cette évolution technologique d’envergure. Nous voilà bien entrés de plein fouet dans la quatrième révolution industrielle. Et comme les précédentes, elle ne se fera pas sans casser des œufs. Mais tout n’est-il pas dans la vision optimiste ou négative de l’avenir que sortira positive ou pas cette nouvelle évolution et la place de l’humain qui en découle ? Aujourd’hui, le sujet qui fait débat et fait peur, c’est la possible disparition des places de travail, car occupées par des robots. Le travail a-t-il de l’avenir ? Le salariat est-il toujours d’actualité ? Et sous quelle forme ? Les discussions sur la mise en place d’un revenu minimum pointe à nouveau le bout de son nez mais dans une nouvelle perspective, aussi bien dans les milieux de gauche que de droite. Il y a d’ailleurs, de part et d’autres, des Prix Nobel d’économie qui y réfléchissent…

Cette quatrième révolution industrielle, comme les précédentes avant elle, modifie le système économique. Est en train de s’instaurer, sans qu’il ne soit encore défini avec précision - mais cela va venir – un quatrième secteur dit quaternaire, après le secteur primaire (l’agriculture), le secteur secondaire (l’industrialisation), le secteur tertiaire (les services). Nous voilà donc aux balbutiements d’une nouvelle organisation des activités économiques. La formation devient donc d’une importance capitale pour mener à bien ce nouveau concept. C’est donc une responsabilité énorme qui se trouve ainsi placée sur les épaules du monde politique qui doit avec intelligence, courage et pragmatisme, mettre en place un système éducatif qui assurera à ces citoyens un avenir prospère car adapté au monde nouveau.

Le « savoir » (connaissances intellectuelles), le « savoir-faire » (compétences pratiques), le « savoir-être » (capacité de produire des actions et des réactions adaptées à la société humaine et à l’environnement), « l’être » (état d’être optimal, santé, bien-être, motivation, confiance, créativité, intimité, etc) sont les quatre grands domaines éducatifs sur lesquels il faut agir. Il y a en la matière les plus ou moins conservateurs, les progressistes pas forcément réalistes, bref il faut réconcilier l’enseignement des connaissances de bases et les connaissances spécifiques du monde réel avec une réflexion basée sur le futur.

Chaque pays cherche aujourd’hui à répondre à ces défis, c’est-à-dire armer ses concitoyens pour sortir vainqueur devant l’adversité et les mettre en position d’affronter des changements de concepts et de réalités quotidiennes. L’adaptation est ainsi le nouveau maître-mot du succès. Rien de nouveau sous le soleil en fait… Et ceux qui auront compris que la rapidité de mise en place de formations au plus près des besoins de l’économie permettra de sortir dans les meilleures conditions de cette période de transition - dont on sait, l’histoire se répétant, qu’elle apporte avec elle son lot de chaos -, ceux-ci assureront la prospérité à leur population.

Ce qui est sûr c’est que l’école obligatoire, comme l’enseignement professionnel, sous toutes leurs formes et l’enseignement supérieur doivent assurer l’adéquation des matières enseignées à la réalité des besoins du monde du travail. L’apprentissage doit par exemple redevenir une filière noble. Il ne suffit pas de s’en vanter à l’étranger. Le bonheur et le succès au travail n’a pas comme unique fondement le fait que tous aient pu suivre des études supérieures. Dans beaucoup de pays en développement, les plus diplômés sont souvent au chômage. Aux pouvoirs publics de garantir l’accès à tous à l’éducation jusqu’au plus haut niveau mais à nouveau, il s’agira dans le futur immédiat de rester réaliste.

"L’apprentissage doit par exemple

redevenir une filière noble"

L’économie et la formation, tout comme la recherche fondamentale dans nos universités doivent favoriser les transferts technologiques entre le privé et les hautes écoles. De nombreux jobs vont disparaître à terme comme les chauffeurs de camions par exemples, d’autres vont venir les remplacer. Les caractéristiques humaines sauront garder la priorité. Un robot serveur dans un restaurant (expérience faite au Japon) n’a pas donné satisfaction aux clients : il renverse les plateaux, il est très lent et peu réactif… Les chirurgiens par contre sont plus en danger que les infirmières qui offrent des soins de proximité à leur patient. Et il y a aussi tous les jobs qui seront relocalisés dans nos pays (grâce à l’impression 3 D notamment) avec pour les guider, les réparer des êtres faits de chaire et de sang. L’homme devra donc, dans son cursus éducatif, apprendre à gérer et utiliser les machines. Voilà donc des formations qui devront être assurées.

La formation continue doit elle aussi être accessible à tous tout au long de la vie professionnelle. On va changer de métiers au cours d’une vie. Il faudra donc assurer de nouvelles formations à des adultes selon des filières de branches officielles et faciles d’accès, à moindre coût et non plus seulement à des enfants, des adolescents ou jeunes adultes.

Les entreprises ne doivent-elles pas être impliquées davantage dans la mise sur pied de nouveaux cours ? Il y a des métiers dont même le nom ne nous dit rien. Aux pouvoirs publics de jouer la carte de la curiosité, de garder l’esprit ouvert, d’être proactifs. L’économie et la formation ne sont pas des ennemis jurés qui jouent dans des mondes séparés mais des partenaires indissociables en permanente mixité, en dialogue continu.

Dans un monde globalisé, le partage des connaissances et des expériences entre le monde du travail et le monde de l’enseignement est ainsi une exigence minimale pour la prospérité du pays qui passe obligatoirement par des citoyens bien formés, adaptés à leur temps. La formation n’est pas qu’affaire de structures, de bâtiments aux normes mais d’une volonté commune d’assurer à notre jeunesse le meilleur départ dans la vie professionnelle et de lui offrir, le moment venu, la possibilité de changer de cap dans les meilleures conditions. La formation ne s’arrête pas à son premier emploi. C’est un beau projet qu’il s’agit de mener à bien sans délais…

Article paru dans TRIBUNe, janvier 2018

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