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Protection des données : le Big Data, un ami qui peut faire mal

  • Fabienne Guignard
  • 30 nov. 2016
  • 3 min de lecture

Le secret bancaire est mort. Vive le secret des données… La stabilité économique, politique, énergétique de la Suisse ont fait de notre pays un leader européen en matière de stockage des données. Décidément...

La quatrième révolution numérique étant devenue incontournable, les entreprises et les pays qui n’auront pas mis en place des stratégies solides dans ce domaine pourraient bien se retrouver très vite « largués ». La Suisse a semble-t-il pris un peu de retard. Certains disent même beaucoup. Il s’agit de le combler et rapidement. Et le sujet n'est plus à prendre à la légère.

L’onde de choc des révélations de Snowden sur les écoutes de la NSA, le programme PRISM dans le cadre du Patriot Act américain ont été un révélateur de la fragilité de la protection des données, laissant ainsi les hackers, gouvernementaux ou pas, prendre le pouvoir. Ne viennent-ils pas récemment de prendre possession de plusieurs sites hospitaliers ou entreprises menaçant de révéler des données sensibles ou de bloquer le système informatique contre le versement de rançons? Les usurpations d'identité sont de plus en plus courante. Qu'il est difficile de rectifier le tir, pour ne pas dire impossible.

Après l'or noir, l'or bleu, voilà l'or numérique : Les data, dont la plus-value se situe dans leurs traitements et leurs analyses ou dans leurs révélations. Les statisticiens, les mathématiciens seraient-ils les nouveaux rois du monde ? Voilà un sujet sensible au cœur du débat politique, à tous les niveaux et dans tous les pays.

Les robots, l’intelligence artificielle jouent ainsi un rôle prépondérant. L’analyse de ces "mega données", ce que l’on appelle communément le Big Data, sont d’une importance capitale et c’est aussi une faiblesse. Que fait-on exactement de toutes ses données, souvent personnelles ? Qui les stocke ? Qui les analyse ? Pour quelle utilisation ? Médicale, politique, commerciale, scientifique, criminelle ? En fait, à toutes les fins.

Alors oui, les données récoltées sont partout, elles ont envahi notamment la sphère internet, les réseaux sociaux, les sites de vente, d’échanges de services qui sont tous gérés par des algorithmes, ces fameuses formules mathématiques extrêmement sophistiquées d’intelligence artificielle. On vous propose des amis sur Facebook ou LinkedIn en fonction de votre profil, des messages que vous postez sur votre compte, votre page. Bref, sans aucun jugement émotionnel mais uniquement mathématique, on vous proposera toujours des gens qui vous ressemblent. Pire on va déterminer votre niveau social, votre âge, vos goûts en fonction de vos clics et recherches sur le net. En somme on vous prive de la liberté de choix puisque le choix est partial dès le départ. En résumé, des programmes informatiques de gestion de données prédéterminent qui vous devez rencontrer, qui peuvent devenir vos amants (eh oui…), vos amis, sans jamais tenir compte ni du charme, du charisme, de l’humour, de la gaîté qui fait votre personnalité. Les algorithmes ne comprennent pas l'imprévisible, l'originalité, l'imprévu, la rébellion. Pour le moins pas encore. Nous voilà en fait « objectiser » avec notre consentement tacite.

Le Big Data a fait une apparition fulgurante dans le domaine de la communication politique. Des logiciels extrêmement pointus permettent de gérer par exemple le site internet d’un candidat, d’un parti, son blog, la liste de ses membres, sympathisants, bref de tous ses contacts, organisent des récoltes de fonds (crowfunding), envoyent des Newsletters selon des critères précis, des mails ou sms prédéfinis, selon un agenda planifié. Ce fut le succès de Barack Obama en 2008 qui sans internet n’aurait jamais été Président de Etats-Unis. Depuis, d’autres logiciels, encore plus performants, ont été mis sur le marché dont le plus important s’appelle « NationBuilder » conçu à Los Angeles en 2009, que tous les grands leaders utilisent.

On parle d’une dictature invisible du numérique, mise en évidence dans les productions culturelles avec, pour n’en citer qu’une, la série « Person of Interest » de Jonathan Nolan où une intelligence artificielle a dépassé les connaissances de son créateur décidant qui doit vivre ou mourir… La machine a pris le contrôle. Alors oui, on en est aux balbutiements des risques et avantages du Big Data. Cessons simplement d’être naïfs…

(Article paru dans TRIBUNe)

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