Croire en l'HOMME
- Fabienne Guignard
- 3 nov. 2016
- 3 min de lecture

C’est justement dans des temps troublés qu’il est important de parler de l’Homme, de sa capacité à créer, à rebondir, à espérer. Son intelligence, sa volonté, son courage ont permis l’évolution que nous connaissons dans les domaines sociétaux, économiques, industriels ou culturels. La philosophie antique a posé les jalons de cette réflexion sur la place de l’homme dans la société dominée qu’elle était alors par la tout puissance des dieux. Dieux multiples jouant avec l’Homme sur le grand Monopoly du monde…
Avec la montée du racisme, du protectionnisme, il n’est pas bien vu de parler d’humanisme, compris par beaucoup comme une faiblesse de l’esprit, pire une faiblesse tout court et pire encore une faute. Les droits de l’homme sont de plus en plus contestés jusqu’à nier y compris ceux des enfants. L’humanisme, c’est pourtant respecter l’Etre humain pour ce qu’il est, où qu’il soit.
"L’humanisme, ce n’est pas l’Etat providence ni le rejet du capitalisme,
c’est de croire en l’Homme"
Toute activité humaine a pour fondement la création d’une prospérité, individuelle d’abord et collective ensuite, garantie par des systèmes démocratiques équilibrés dont l’objectif est le bien commun, une cohésion sociale qui permet de vivre ensemble sans trop d’injustice, favorable à l’épanouissement et la liberté. Quand les injustices apparaissent trop flagrantes, cet équilibre fragile vient à se liquéfier laissant le citoyen sans autre armes que de se précipiter dans les bras de ceux qui se disent protecteurs de leurs intérêts bafoués, dénigrés. Alors on construit des murs, en béton armé, en barbelés, électrifiés… Et pire on finit par s’habituer… A chacun ses systèmes de protection, mais quand ils sont de barbelés, le symbole n’est pas beau.
"Le monde a besoin d’enthousiasme et d’optimisme". Ravivons la confiance en soi, favorisons l’innovation, réjouissons-nous des nouveaux projets. Agir pour ne pas avoir à réagir à tout bout de champ. Il y a des peuples plus optimistes que d’autres, naturellement, sans que l’on sache pourquoi. Notre pays est fait de cette force-là. C’est une chance.

La lenteur institutionnelle helvétique, respectueuse des intérêts de chacun, souvent moquée, est sans conteste un atout dans la capacité de notre pays à affronter les événements quand les attaques fusent. Elle force à la réflexion et à l’action. La lenteur du processus consensuel oblige à être ingénieux, ouvert. A ne jamais fermer les portes définitivement. La preuve, la Suisse caracole en tête de tous les classements internationaux : compétitivité, innovation, bien-être, éducation. Cela devrait compter…

L'adaptation dans l'ADN de l'Homme
Alors revendiquons un optimisme assumé. Rien de naïf à en parler. Cet optimisme ni béat, ni irréaliste laisse à penser que l’Homme est apte à surmonter les défis, à les supporter et en faire une force. J’aime à croire que l’individu, par sa créativité, sa curiosité, son inventivité fait avancer la société dans la bonne direction. Alors oui, j’aime ces entrepreneurs, ces créateurs de start-up qui osent à faire des choses, à prendre des risques, qui savent qu’ils peuvent échouer mais qui savent aussi qu’ils peuvent réussir, donner du travail à d’autres, faire un pas vers une prospérité et un bien-être qui profitera au plus grand nombre.
Ne refusons pas le progrès, l’homme saura s’adapter pour autant qu’on lui laisse la meilleure place, la première. Et pour cela il faut des politiciens et des entrepreneurs pragmatiques, inventifs, des employés bien formés qui soient aussi humanistes et respectueux. Qui savent ne pas opposer l’humain à l’économie parce que c’est tout simplement dans l’intérêt de tous.
(Article paru dans TRIBUNe)
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