Ces hackers qui nous veulent du mal
- Fabienne Guignard
- 6 oct. 2016
- 2 min de lecture

La cybercriminalité n’est pas affaire à prendre à la légère. De nombreux Etats, industries et entreprises stratégiques mondiales en ont déjà été les victimes, laissant apparaître une faille importante dans la sécurité tant des données personnelles que des services liés notamment au fonctionnement des pouvoirs publics comme la gestion de l’électricité. Une coupure de courant et notre monde s’écroule tant il est interconnecté, interdépendant donc forcément fragilisé. Ces hackers sont prêts à pénétrer les centrales nucléaires, les hôpitaux, les sites militaires, les voies de communications aériennes, terrestres, ferroviaires sans oublier la gestion de l’eau. Les problèmes récents des inondations ne seraient à côté de cette paralysie qu’un jeu de bac à sable.
Mais voilà on se réveille. Enfin. La récente attaque du fleuron militaro-industriel suisse RUAG en est la cruelle manifestation. Il aura fallu compter sur l’alerte donnée à la Confédération par un service de renseignement étranger pour en être informé. Elle durait depuis longtemps. Le comble ! Mais la Suisse n’est pas le seul mauvais élève en la matière. Loin s’en faut. Tous les pays, même les plus pauvres - souvenons-nous de l’attaque de la banque centrale du Bangladesh -, ont et auront à souffrir de cette terrible menace dont les auteurs, aux buts multiples, peuvent à eux seuls mettre à genoux un pays tout entier, voler argent et secrets stratégiques.
"Cybercriminalité
La Suisse devient une cible potentielle privilégiée"
La Suisse, avec sur son territoires de très grandes sociétés financières, industrielles, de nombreuses entreprises et organisations internationales, devient de fait une cible potentielle particulièrement privilégiée. Le Conseil fédéral s’agite aujourd’hui comme si la nouvelle du risque était récente. Fathi Derder, conseiller national PLR, sourit de cette agitation car selon lui, « la Suisse, depuis bien longtemps, a fait un déni de réalité face à la cybersécurité ». Est venu le temps, selon lui, de créer un pôle de compétences de cyberdéfense, créer des convergences. Bref en faire une priorité stratégique pour la protection de notre économie. Certes, les grandes entreprises sont mieux conscientes des menaces de ce piratage informatique. Elles y mettent les moyens mais que dire des PME, des start-up qui sont des cibles à valeur ajoutée étant donné leur haut niveau d’innovation. Sans parler des attaques à but géopolitique lancées par des terroristes très au fait de cette technologie de pointe avec pour mission de créer le chaos. La technologie et la grande criminalité ont toujours fait bon ménage. La créativité est ainsi sans limite. Des fois pour notre bien et parfois pour le pire…
(Article paru dans TRIBUNe)
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