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Les ressources en eau : bientôt une diplomatie de l'eau pour gérer les conflits

  • Fabienne Guignard
  • 4 oct. 2016
  • 3 min de lecture

Il est des pays qui regorgent d’eau, d’autres qui la craignent comme la peste et ceux, encore plus nombreux, qui en sont privés, un peu, beaucoup ou presque totalement. La nécessité de valoriser les ressources, de lutter contre les gaspillages, d’innover en permanence prend ici tout son sens. Alors oui, il devient impossible de passer plus longtemps sous silence la problématique de l’eau y compris sous nos contrées.

Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la « guerre de l’eau » n’est plus une vue de l’esprit mais bien une réalité. Des gens affamés, par la disparition de l’agriculture due à la sécheresse, se jetteront sur les routes encore plus qu’aujourd’hui. C’est d’ailleurs la première raison de l’exode syrien accru par la guerre ensuite. Les réfugiés économiques que l’on répugne en Occident à appeler des migrants « acceptables » sont en fait les premiers signes de cette réalité qu’ils ne peuvent plus se nourrir correctement chez eux.

"La guerre de l'eau n'est plus une vue de l'esprit

mais bien une réalité"

En Syrie, en Irak, au Yemen par exemple, chaque belligérant s’est mis à détruire, pour les uns des usines d’embouteillage, sabotant pour les autres une source ou détruisant les infrastructures de traitement des eaux. L’eau est un enjeu. En priver ses usagers, une véritable arme. On parle aujourd’hui de la mise sur pied d’une véritable diplomatie de l’eau. Mais il y a de l’espoir et des moyens. C’est une question d’engagement.

Israël, il y a moins de dix ans, était un des pays les plus arides au monde. L’Etat a mis en place une véritable stratégie de gestion de l’eau. Chaque goutte sera rentabilisée, jusque dans tous les foyers israéliens. Des usines de dessalement produisent 55% de son eau domestique. Aujourd’hui Israël déborde d’eau. Qu’elle distribue plus ou moins à ses voisins. Les Emirats arabes testent à grand frais la création de pluie par ensemencement des nuages. Technologie de pointe encore aléatoire. Deux pays qui ont les moyens de financer l’innovation technologique et les mesures d’application. Que dire des autres ?

L’accès à l’eau est considéré comme l’une des premières causes futures de tensions internationales. Chercheurs du monde entier, y compris le World Economic Forum (WEF) sonnent la sonnette d’alarme. Cela va, et ils le savent, bouleverser les fondements de l’économie mondiale.

Le Maroc, organisateur de la prochaine COP22, place les conflits liés à l’eau au centre de ses travaux. Pour la première fois, on abordera ce qu’il appelle « la diagonale de la soif » : de Tanger à la Chine du Nord-Est en passant par l’Inde, l’Asie centrale, le Proche et le Moyen Orient et toute l’Afrique du Nord.

Pour les pays du Nord, les soucis sont d’un autre ordre : les glaciers fondent comme jamais, les inondations ne sont plus des faits isolés, les barrages plus suffisants qu’on pense même à relever le niveau des lacs. Il faut donc stocker pour pallier aux sécheresses annoncées. Des villes entières se construisent sur l’eau pour loger les nouveaux habitants ou répondre à la montée des eaux. On le voit à Monaco, à Dubaï, en Asie, aux Pays-Bas.

Mais l’eau potable n’est pas un bien comme les autres. Il y a donc partout des concessions pour exploiter les sous-sols, l’eau des rivières et des lacs. Cette exploitation est régie dans le monde entier par des traités spécifiques. Le lac Léman appartient au Valais, au canton de Vaud, de Genève et à la Savoie. La Suisse ne pourrait pas fermer le robinet du Rhône par exemple pour contraindre la France. Mais en cas de guerre, tout ne serait-il pas permis ? L’eau doit être respectée, jamais volée, d’autant plus que sous nos contrées, elle sert à fabriquer l’électricité dont nos sociétés industrielles et de consommation ont besoin. Alpic, propriétaire de quelques barrages en Suisses, veut vendre ses infrastructures plus assez rentables. Peut-on imaginer des actionnaires étrangers à la manette de l’eau en Suisse ? Bref, la gestion de l’eau, son utilisation, sa répartition posent aussi des problèmes en Occident. On en est qu’aux balbutiements… FG

(Article paru dans TRIBUNE de septembre)

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